Tags de "mains rouges" sur le Mémorial de la Shoah : les enquêteurs privilégient l'hypothèse d'une opération de déstabilisation venue de Russie

Ces graffitis avaient été découverts sur le Mémorial de la Shoah, la semaine dernière.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le mur des Justes, au mémorial de la Shoah à Paris le 27 juillet 2018. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

L'hypothèse d'une opération de déstabilisation en provenance de Russie est privilégiée par les enquêteurs dans l'affaire des tags de "mains rouges" sur le Mémorial de la Shoah à Paris, a appris, mardi 21 mai franceinfo, de source proche du dossier confirmant une information du Canard enchaîné.

Des "mains rouges" avaient été taguées dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 mai sur le "Mur des Justes" à l'extérieur du Mémorial de la Shoah à Paris, entraînant de très nombreuses réactions et condamnations du spectre politique.

Les caméras de vidéosurveillance ont filmé la scène

Mardi 21 mai, franceinfo apprend que la police s’oriente, comme lors de l'affaire des étoiles de David taguées en novembre dernier à Paris, vers une opération d’ingérence de Moscou. D'abord, des caméras de vidéosurveillance ont filmé la scène. Vers trois heures du matin, deux silhouettes s'activent, bombe de peinture et pochoir en main. Les enquêteurs ont rapidement pu les identifier grâce à leur téléphonie : les deux graffeurs, ainsi qu’un ou deux autres hommes susceptibles d’être impliqués, sont tous Bulgares. Tous ces hommes ont quitté la France en car depuis la gare routière de Bercy en direction de Bruxelles, le matin même du mardi 14 mai, juste après avoir tagué le Mémorial de la Shoah.

"C’est du copier-coller", commente un connaisseur, en référence aux centaines d'étoiles de David bleues retrouvées sur les murs de la capitale à l'automne dernier, quelques semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. À l’époque, le trio identifié était moldave, pas bulgare, mais pour les enquêteurs, il fait peu de doute qu’il s’agit aujourd'hui encore d’une opération de déstabilisation de l’opinion venue de Russie.

Par ailleurs, la police parisienne pense également à Moscou pour d'autres tags en lien avec les Jeux olympiques. Fin mars, sur l'île de la Cité, proche de la cathédrale Notre-Dame, une inscription "Attention, chute possible du balcon" avait été taguée au pochoir sur de nombreuses façades alors que la fédération de l'immobilier avait mis en garde quelques jours plus tôt sur le risque lié à des spectateurs agglutinés sur les balcons pour regarder la cérémonie d'ouverture des JO sur la Seine.

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